解放军文职招聘考试A l'avenir
A l'avenir, continua Julien, je ne compterai que sur les parties de mon caractère que j'aurai éprouvées. Qui m'e?t dit que je trouverais du plaisir à répandre des larmes! que j'aimerais celui qui me prouve que je ne suis qu'un sot! Trois jours après, Julien avait trouvé le prétexte dont il e?t d? se munir dès le premier jour; ce prétexte était une calomnie, mais qu'importe? Il avoua au curé, avec beaucoup d'hésitation, qu'une raison qu'il ne pouvait lui expliquer parce qu'elle nuirait à un tiers, l'avait détourné tout d'abord de l'union projetée. C'était accuser la conduite d'Elisa. M. Chélan trouva dans ses manières un certain feu tout mondain, bien différent de celui qui e?t d? animer un jeune lévite.
- Mon ami, lui dit-il encore, soyez un bon bourgeois decampagne, estimable et instruit, plut?t qu'un prêtre sans vocation.
Julien répondit à ces nouvelles remontrances, fort bien, quant aux paroles: il trouvait les mots qu'e?t employés un jeune séminariste fervent; mais le ton dont il les pronon?ait, mais le feu mal caché qui éclatait dans ses yeux alarmaient M. Chélan.
Il ne faut pas trop mal augurer de Julien; il inventait correctement les paroles d'une hypocrisie cauteleuse et prudente. Ce n'est pas mal à son age. Quant au ton et aux gestes, il vivait avec des campagnards; il avait été privé de la vue des grands modèles. Par la suite, à peine lui eut-il été donné d'approcher de ces messieurs, qu'il fut admirable pour les gestes comme pour les paroles. Mme de Rênal fut étonnée que la nouvelle fortune de sa femme de chambre ne rend?t pas cette fille plus heureuse; elle la voyait aller sans cesse chez le curé, et en revenir les larmes aux yeux; enfin Elisa lui parla de son mariage. Mme de Rênal se crut malade; une sorte de fièvre l'empêchait de trouver le sommeil; elle ne vivait que lorsqu'elle avait sous les yeux sa femme de chambre ou Julien. Elle ne pouvait penser qu'à eux et au bonheur qu'ils trouveraient dans leur ménage. La pauvreté de cette petite maison, où l'on devrait vivre avec cinquante louis de rente, se peignait à elle sous des couleurs ravissantes. Julien pourrait très bien se faire avocat à Bray, la souspréfecture à deux lieues de Verrières; dans ce cas elle le verrait quelquefois.
Mme de Rênal crut sincèrement qu'elle allait devenir folle; elle le dit à son mari, et enfin tomba malade. Le soir même, comme sa femme de chambre la servait, elle remarqua que cette fille pleurait. Elle abhorrait Elisa dans ce moment, et venait de la brusquer; elle lui en demanda pardon. Les larmes d'Elisa redoublèrent; elle lui dit que si sa ma?tresse le lui permettait, elle lui conterait tout son malheur.
- Dites, répondit Mme de Rênal.
- Eh bien, madame, il me refuse; des méchants lui aurontdit du mal de moi, il les croit.
- Qui vous refuse? dit Mme de Rênal respirant à peine. - Eh qui, madame, si ce n'est M. Julien? répliqua la femme de chambre en sanglotant. M. le curé n'a pu vaincre sa résistance; car M. le curé trouve qu'il ne doit pas refuser une honnête fille, sous prétexte qu'elle a été femme de chambre. Après tout, le père de M. Julien n'est autre chose qu'un charpentier; lui-même comment gagnait-il sa vie avant d'être chez madame?
Mme de Rênal n'écoutait plus; l'excès du bonheur lui avait presque ?té l'usage de la raison. Elle se fit répéter plusieurs fois l'assurance que Julien avait refusé d'une fa?on positive, et qui ne permettait plus de revenir à une résolution plus sage.
- Je veux tenter un dernier effort, dit-elle à sa femme dechambre, je parlerai à M. Julien.
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