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解放军文职招聘考试Parler à M

来源: 2017-10-03 00:06

 Parler à M. Valenod de sa lettre anonyme, c'est proclamer dans tout Verrières, que dis-je, dans Besan?on, dans toute la province, que ce petit bourgeois, admis imprudemment peut-être à l'intimité d'un Rênal, a trouvé le moyen de l'offenser. Quand ces lettres que vous venez de surprendre prouveraient que j'ai répondu à l'amour de M. Valenod, vous devriez me tuer, je l'aurais mérité cent fois, mais non pas lui témoigner de la colère. Songez que tous vos voisins n'attendent qu'un prétexte pour se venger de votre supériorité; songez qu'en 1816 vous avez contribué à certaines arrestations. Cet homme réfugié sur son toit... - Je songe que vous n'avez ni égards, ni amitié pour moi, s'écria M. de Rênal, avec toute l'amertume que réveillait un tel souvenir, et je n'ai pas été pair!...

-      Je pense, mon ami, reprit en souriant Mme de Rênal, queje serai plus riche que vous, que je suis votre compagne depuis douze ans, et qu'à tous ces titres je dois avoir voix au chapitre, et surtout dans l'affaire d'aujourd'hui. Si vous me préférez un M. Julien, ajouta-t-elle avec un dépit mal déguisé, je suis prête à aller passer un hiver chez ma tante. Ce mot fut dit avec bonheur . Il y avait une fermeté qui cherche à s'environner de politesse; il décida M. de Rênal. Mais, suivant l'habitude de la province, il parla encore pendant longtemps, revint sur tous les arguments; sa femme le laissait dire, il y avait encore de la colère dans son accent. Enfin, deux heures de bavardage inutile épuisèrent les forces d'un homme qui avait subi un accès de colère de toute une nuit. Il fixa la ligne de conduite qu'il allait suivre envers M. Valenod, Julien et même Elisa.

Une ou deux fois, durant cette grande scène, Mme de Rênal fut sur le point d'éprouver quelque sympathie pour le malheur fort réel de cet homme qui, pendant douze ans avait été son ami. Mais les vraies passions sont égo?stes. D'ailleurs elle attendait à chaque instant l'aveu de la lettre anonyme qu'il avait re?ue la veille, et cet aveu ne vint point. Il manquait à la s?reté de Mme de Rênal de conna?tre les idées qu'on avait pu suggérer à l'homme duquel son sort dépendait. Car, en province, les maris sont ma?tres de l'opinion. Un mari qui se plaint se couvre de ridicule, chose tous les jours moins dangereuse en France; mais sa femme, s'il ne lui donne pas d'argent, tombe à l'état d'ouvrière à quinze sols par journée, et encore les bonnes ames se font-elles un scrupule de l'employer. Une odalisque du sérail peut à toute force aimer le sultan; il est tout-puissant, elle n'a aucun espoir de lui dérober son autorité par une suite de petites finesses. La vengeance du ma?tre est terrible, sanglante, mais militaire, généreuse: un coup de poignard finit tout. C'est à coups de mépris public qu'un mari tue sa femme au XIXe siècle; c'est en lui fermant tous les salons.

Le sentiment du danger fut vivement réveillé chez Mme de Rênal, à son retour chez elle; elle fut choquée du désordre où elle trouva sa chambre. Les serrures de tous ses jolis petits coffres avaient été brisées; plusieurs feuilles de parquet étaient soulevées. Il e?t été sans pitié pour moi! se dit-elle. Gater ainsi ce parquet en bois de couleur, qu'il aime tant; quand un de ses enfants y entre avec des souliers humides, il devient rouge de colère. Le voilà gaté à jamais! La vue de cette violence éloigna rapidement les derniers reproches qu'elle se faisait pour sa trop rapide victoire.

Un peu avant la cloche du d?ner, Julien rentra avec les enfants. Au dessert, quand les domestiques se furent retirés, Mme de Rênal lui dit fort sèchement:

-      Vous m'avez témoigné le désir d'aller passer unequinzaine de jours à Verrières, M. de Rênal veut bien vous accorder un congé. Vous pouvez partir quand bon vous semblera. Mais, pour que les enfants ne perdent pas leur temps, chaque jour on vous enverra leurs thèmes, que vous corrigerez.

-      Certainement, ajouta M. de Rênal d'un ton fort aigre, jene vous accorderai pas plus d'une semaine.

Julien trouva sur sa physionomie l'inquiétude d'un homme profondément tourmenté.

-      Il ne s'est pas encore arrêté à un parti, dit-il à son amie,pendant un instant de solitude qu'ils eurent au salon. Mme de Rênal lui conta rapidement tout ce qu'elle avait fait depuis le matin.

-      A cette nuit les détails, ajouta-t-elle en riant.

Perversité de femme! pensa Julien. Quel plaisir, quel instinct les porte à nous tromper.

-      Je vous trouve à la fois éclairée et aveuglée par votreamour, lui dit-il avec quelque froideur; votre conduite d'aujourd'hui est admirable; mais y a-t-il de la prudence à essayer de nous voir ce soir? Cette maison est pavée d'ennemis; songez à la haine passionnée qu'Elisa a pour moi.

-      Cette haine ressemble beaucoup à de l'indifférencepassionnée que vous auriez pour moi.

-      Même indifférent, je dois vous sauver d'un péril où jevous ai plongée. Si le hasard veut que M. de Rênal parle à Elisa, d'un mot elle peut tout lui apprendre. Pourquoi ne se cacherait-il pas près de ma chambre, bien armé... - Quoi! pas même du courage! dit Mme de Rênal, avec toute la hauteur d'une fille noble.

-      Je ne m'abaisserai jamais à parler de mon courage, ditfroidement Julien, c'est une bassesse. Que le monde juge sur les faits. Mais, ajouta-t-il en lui prenant la main, vous ne concevez pas combien je vous suis attaché, et quelle est ma joie de pouvoir prendre congé de vous avant cette cruelle absence. ?

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