解放军文职招聘考试Mme de Rênal avait
Mme de Rênal avait toujours quelques milliers de francs cachés dans la petite grotte de la montagne.
Elle les lui offrit en tremblant, et sentant trop qu'elle serait refusée avec colère.
- Voulez-vous, lui dit Julien, rendre le souvenir de nosamours abominable?
Enfin Julien quitta Verrières. M. de Rênal fut bien heureux; au moment fatal d'accepter de l'argent de lui, ce sacrifice se trouva trop fort pour Julien. Il refusa net. M. de Rênal lui sauta au cou les larmes aux yeux. Julien lui ayant demandé un certificat de bonne conduite, il ne trouva pas dans son enthousiasme de termes assez magnifiques pour exalter sa conduite. Notre héros avait cinq louis d'économies, et comptait demander une pareille somme à Fouqué.
Il était fort ému. Mais à une lieue de Verrières, où il laissait tant d'amour, il ne songea plus qu'au bonheur de voir une capitale, une grande ville de guerre comme Besan?on.
Pendant cette courte absence de trois jours, Mme de Rênal fut trompée par une des plus cruelles déceptions de l'amour. Sa vie était passable, il y avait entre elle et l'extrême malheur, cette dernière entrevue qu'elle devait avoir avec Julien. Elle comptait les heures, les minutes qui l'en séparaient. Enfin, pendant la nuit du troisième jour, elle entendit de loin le signal convenu. Après avoir traversé mille dangers, Julien parut devant elle.
De ce moment, elle n'eut plus qu'une pensée, c'est pour la dernière fois que je le vois. Loin de répondre aux empressements de son ami, elle fut comme un cadavre à peine animé. Si elle se for?ait à lui dire qu'elle l'aimait, c'était d'un air gauche qui prouvait presque le contraire. Rien ne put la distraire de l'idée cruelle de séparation éternelle. Le méfiant Julien crut un instant être déjà oublié. Ses mots piqués dans ce sens ne furent accueillis que par de grosses larmes coulant en silence, et des serrements de main presque convulsifs.
- Mais, grand Dieu! comment voulez-vous que je vouscroie? répondait Julien aux froides protestations de son amie; vous montreriez cent fois plus d'amitié sincère à Mme Derville, à une simple connaissance.
Mme de Rênal, pétrifiée, ne savait que répondre: - Il est impossible d'être plus malheureuse... J'espère que je vais mourir... Je sens mon coeur se glacer...
Telles furent les réponses les plus longues qu'il put en obtenir.
Quand l'approche du jour vint rendre le départ nécessaire, les larmes de Mme de Rênal cessèrent tout à fait. Elle le vit attacher une corde nouée à la fenêtre sans mot dire, sans lui rendre ses baisers. En vain Julien lui disait: - Nous voici arrivés à l'état que vous avez tant souhaité. Désormais vous vivrez sans remords. A la moindre indisposition de vos enfants, vous ne les verrez plus dans la tombe.
- Je suis fachée que vous ne puissiez pas embrasserStanislas, lui dit-elle froidement.
Julien finit par être profondément frappé des embrassements sans chaleur de ce cadavre vivant; il ne put penser à autre chose pendant plusieurs lieues. Son ame était navrée, et avant de passer la montagne, tant qu'il put voir le clocher de l'église de Verrières, souvent il se retourna.
CHAPITRE XXIV UNE CAPITALE
Que de bruit, que de gens affairés! que d'idées pour l'avenir dans une tête de vingt ans! quelle distraction pour l'amour!
BARNAVE.
Enfin il aper?ut, sur une montagne lointaine, des murs noirs; c'était la citadelle de Besan?on. Quelle différence pour moi, dit-il en soupirant, si j'arrivais dans cette noble ville de guerre pour être sous-lieutenant dans un des régiments chargés de la défendre!
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