解放军文职招聘考试Quoique fort riche
Quoique fort riche, ce grand seigneur n'était point avare. De la vie, il n'avait pu faire accepter à l'abbé Pirard, même le remboursement des frais de poste occasionnés par le procès. Il saisit l'idée d'envoyer cinq cents francs à son élève favori.
M. de La Mole se donna la peine d'écrire lui-même la lettre d'envoi. Cela le fit penser à l'abbé.
Un jour, celui-ci re?ut un petit billet qui, pour affaire pressante, l'engageait à passer, sans délai, dans une auberge du faubourg de Besan?on. Il y trouva l'intendant de M. de La Mole.
- M. le marquis m'a chargé de vous amener sa calèche, lui dit cet homme. Il espère qu'après avoir lu cette lettre, il vous conviendra de partir pour Paris, dans quatre ou cinq jours. Je vais employer le temps que vous voudrez bien m'indiquer à parcourir les terres de M. le marquis, en Franche-Comté. Après quoi, le jour qui vous conviendra, nous partirons pour Paris.
La lettre était courte:
?Débarrassez-vous, mon cher monsieur, de toutes les tracasseries de province, venez respirer un air tranquille, à Paris. Je vous envoie ma voiture, qui a l'ordre d'attendre votre détermination, pendant quatre jours. Je vous attendrai moi-même, à Paris, jusqu'à mardi. Il ne me faut qu'un oui, de votre part, monsieur, pour accepter en votre nom une des meilleures cures des environs de Paris. Le plus riche de vos futurs paroissiens ne vous a jamais vu, mais vous est dévoué plus que vous ne pouvez croire, c'est le marquis de La Mole.?
Sans s'en douter, le sévère abbé Pirard aimait ce séminaire, peuplé de ses ennemis, et auquel, depuis quinze ans, il consacrait toutes ses pensées. La lettre de M. de La Mole fut pour lui comme l'apparition du chirurgien chargé de faire une opération cruelle et nécessaire. Sa destitution était certaine. Il donna rendezvous à l'intendant à trois jours de là.
Pendant quarante-huit heures, il eut la fièvre d'incertitude. Enfin, il écrivit à M. de La Mole, et composa, pour Monseigneur l'évêque une lettre, chef-d'oeuvre de style ecclésiastique, mais un peu longue. Il e?t été difficile de trouver des phrases plus irréprochables et respirant un respect plus sincère. Et toutefois, cette lettre, destinée à donner une heure difficile à M. de Frilair, vis-à-vis de son patron, articulait tous les sujets de plaintes graves, et descendait jusqu'aux petites tracasseries sales qui, après avoir été endurées avec résignation pendant six ans, for?aient l'abbé Pirard à quitter le diocèse.
On lui volait son bois dans son b?cher, on empoisonnait son chien, etc., etc.
Cette lettre finie, il fit réveiller Julien qui, à huit heures du soir, dormait déjà, ainsi que tous les séminaristes.
- Vous savez où est l'évêché? lui dit-il en beau style latin;portez cette lettre à Monseigneur. Je ne vous dissimulerai point que je vous envoie au milieu des loups. Soyez tout yeux et tout oreilles. Point de mensonges dans vos réponses; mais songez que qui vous interroge éprouverait peut-être une joie véritable à pouvoir vous nuire. Je suis bien aise, mon enfant, de vous donner cette expérience avant de vous quitter, car je ne vous le cache point, la lettre que vous portez est ma démission.
Julien resta immobile, il aimait l'abbé Pirard. La prudence avait beau lui dire: Après le départ de cet honnête homme, le parti du Sacré-Coeur va me dégrader et peut-être me chasser.
Il ne pouvait penser à lui. Ce qui l'embarrassait, c'était une phrase qu'il voulait arranger d'une manière polie, et réellement il ne s'en trouvait pas l'esprit.
- Eh bien! mon ami, ne partez-vous pas?
- C'est qu'on dit, monsieur, dit timidement Julien, quependant votre longue administration, vous n'avez rien mis de c?té. J'ai six cents francs.
Les larmes l'empêchèrent de continuer.
- Cela aussi sera marqué, dit froidement l'ex-directeur duséminaire. Allez à l'évêché, il se fait tard.
Le hasard voulut que ce soir-là, M. l'abbé de Frilair f?t de service dans le salon de l'évêché; Monseigneur d?nait à la préfecture. Ce fut donc à M. de Frilair lui-même que Julien remit la lettre, mais il ne le connaissait pas. Julien vit, avec étonnement, cet abbé ouvrir hardiment la lettre adressée à l'évêque. La belle figure du grand vicaire exprima bient?t une surprise mêlée de vif plaisir, et redoubla de gravité. Pendant qu'il lisait, Julien, frappé de sa bonne mine, eut le temps de l'examiner. Cette figure e?t eu plus de gravité, sans la finesse extrême qui apparaissait dans certains traits, et qui f?t allée jusqu'à dénoter la fausseté, si le possesseur de ce beau visage e?t cessé un instant de s'en occuper. Le nez, très avancé, formait une seule ligne parfaitement droite, et donnait, par malheur, à un profil, fort distingué d'ailleurs, une ressemblance irrémédiable avec la physionomie d'un renard. Du reste, cet abbé qui paraissait si occupé de la démission de M. Pirard, était mis avec une élégance qui plut beaucoup à Julien, et qu'il n'avait jamais vue à aucun prêtre. Julien ne sut que plus tard quel était le talent spécial de l'abbé de Frilair. Il savait amuser son évêque, vieillard aimable, fait pour le séjour de Paris, et qui regardait Besan?on comme un exil. Cet évêque avait une fort mauvaise vue, et aimait passionnément le poisson. L'abbé de Frilair ?tait les arêtes du poisson qu'on servait à Monseigneur.
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