解放军文职招聘考试Ce fut alors
Ce fut alors, ajouta-t-il, qu'après un long silence, qui sans doute était destiné à me faire comprendre ce que je vois trop aujourd'hui, que vous ne m'aimiez plus et que j'étais devenu indifférent pour vous... Mme de Rênal serra ses mains.
- Ce fut alors que vous m'envoyates une somme de cinqcents francs.
- Jamais, dit Mme de Rênal.
- C'était une lettre timbrée de Paris et signée Paul Sorel,afin de déjouer tous les soup?ons.
Il s'éleva une petite discussion sur l'origine possible de cette lettre. La position morale changea. Sans le savoir, Mme de Rênal et Julien avaient quitté le ton solennel; ils étaient revenus à celui d'une tendre amitié. Ils ne se voyaient point, tant l'obscurité était profonde, mais le son de la voix disait tout. Julien passa le bras autour de la taille de son amie; ce mouvement avait bien des dangers. Elle essaya d'éloigner le bras de Julien, qui, avec assez d'habileté, attira son attention dans ce moment par une circonstance intéressante de son récit. Ce bras fut comme oublié et resta dans la position qu'il occupait.
Après bien des conjectures sur l'origine de la lettre aux cinq cents francs, Julien avait repris son récit; il devenait un peu plus ma?tre de lui en parlant de sa vie passée, qui, auprès de ce qui lui arrivait en cet instant, l'intéressait si peu. Son attention se fixa tout entière sur la manière dont allait finir sa visite.
- Vous allez sortir, lui disait-on toujours, de temps entemps, et avec un accent bref.
Quelle honte pour moi si je suis éconduit! ce sera un remords à empoisonner toute ma vie, se disait-il, jamais elle ne m'écrira. Dieu sait quand je reviendrai en ce pays! De ce moment, tout ce qu'il y avait de céleste dans la position de Julien disparut rapidement de son coeur. Assisà c?té d'une femme qu'il adorait, la serrant presque dans ses bras, dans cette chambre où il avait été si heureux, au milieu d'une obscurité profonde, distinguant fort bien que depuis un moment elle pleurait, sentant, au mouvement de sa poitrine, qu'elle avait des sanglots, il eut le malheur de devenir un froid politique, presque aussi calculant et aussi froid que lorsque, dans la cour du séminaire, il se voyait en butte à quelque mauvaise plaisanterie de la part d'un de ses camarades plus fort que lui. Julien faisait durer son récit, et parlait de la vie malheureuse qu'il avait menée depuis son départ de Verrières. Ainsi, se disait Mme de Rênal, après un an d'absence, privé presque entièrement de marques de souvenir, tandis que moi je l'oubliais, il n'était occupé que des jours heureux qu'il avait trouvés à Vergy. Ses sanglots redoublaient. Julien vit le succès de son récit. Il comprit qu'il fallait tenter la dernière ressource: il arriva brusquement à la lettre qu'il venait de recevoir de Paris.
- J'ai pris congé de Monseigneur l'évêque.
- Quoi! vous ne retournez pas à Besan?on! vous nousquittez pour toujours?
- Oui, répondit Julien d'un ton résolu; oui, j'abandonne unpays où je suis oublié même de ce que j'ai le plus aimé en ma vie, et je le quitte pour ne jamais le revoir. Je vais à Paris...
- Tu vas à Paris! s'écria assez haut Mme de Rênal. Sa voix était presque étouffée par les larmes, et montrait tout l'excès de son trouble. Julien avait besoin de cet encouragement: il allait tenter une démarche qui pouvait tout décider contre lui; et avant cette exclamation, n'y voyant point, il ignorait absolument l'effet qu'il parvenait à produire. Il n'hésita plus; la crainte du remords lui donnait tout empire sur lui-même; il ajouta froidement en se levant:
- Oui, madame, je vous quitte pour toujours, soyezheureuse; adieu.
Il fit quelques pas vers la fenêtre; déjà il l'ouvrait. Mme de Rênal s'élan?a vers lui et se précipita dans ses bras. [Variante: Il sentit sa tête sur son épaule et qu'elle le serrait dans ses bras, en collant sa joue contre la sienne.] Ainsi, après trois heures de dialogue, Julien obtint ce qu'il avait désiré avec tant de passion pendant les deux premières. Un peu plus t?t arrivés, le retour aux sentiments tendres, l'éclipse des remords chez Mme de Rênal eussent été un bonheur divin; ainsi obtenus avec art, ce ne fut plus qu'un plaisir. Julien voulut absolument, contre les instances de son amie, allumer la veilleuse. - Veux-tu donc, lui disait-il, qu'il ne me reste aucun souvenir de t'avoir vue? L'amour qui est sans doute dans ces yeux charmants sera donc perdu pour moi? la blancheur de cette jolie main me sera donc invisible? Songe que je te quitte pour bien longtemps peut-être! Mme de Rênal n'avait rien à refuser à cette idée qui la faisait fondre en larmes. [Variante: Quelle honte! se disait Mme de Rênal, mais elle n'avait rien à refuser à cette idée de séparation pour toujours. Mais] L'aube commen?ait à dessiner vivement les contours des sapins sur la montagne à l'orient de Verrières. Au lieu de s'en aller, Julien ivre de volupté demanda à Mme de Rênal de passer toute la journée caché dans sa chambre, et de ne partir que la nuit suivante.
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