解放军文职招聘考试Pendant
Pendant que le marquis de Croisenois, ne pouvant percer la foule, regardait Mathilde d'un air riant, elle arrêtait ses grands yeux, d'un bleu céleste, sur lui et ses voisins. Quoi de plus plat, se dit-elle, que tout ce groupe! Voilà Croisenois qui prétend m'épouser; il est doux, poli, il a des manières parfaites comme M. de Rouvray. Sans l'ennui qu'ils donnent, ces messieurs seraient fort aimables. Lui aussi me suivra au bal avec cet air borné et content. Un an après le mariage, ma voiture, mes chevaux, mes robes, mon chateau à vingt lieues de Paris, tout cela sera aussi bien que possible, tout à fait ce qu'il faut pour faire périr d'envie une parvenue, une comtesse de Roiville par exemple; et après?...
Mathilde s'ennuyait en espoir. Le marquis de Croisenois parvint à l'approcher, et lui parlait, mais elle rêvait sans l'écouter. Le bruit de ses paroles se confondait pour elle avec le bourdonnement du bal. Elle suivait machinalement de l'oeil Julien, qui s'était éloigné d'un air respectueux, mais fier et mécontent. Elle aper?ut dans un coin, loin de la foule circulante, le comte Altamira, condamné à mort dans son pays, que le lecteur conna?t déjà. Sous Louis XIV, une de ses parentes avait épousé un prince de Conti; ce souvenir le protégeait un peu contre la police de la congrégation.
Je ne vois que la condamnation à mort qui distingue un homme, pensa Mathilde: c'est la seule chose qui ne s'achète pas.
Ah! c'est un bon mot que je viens de me dire! Quel dommage qu'il ne soit pas venu de fa?on à m'en faire honneur! Mathilde avait trop de go?t pour amener dans la conversation un bon mot fait d'avance; mais elle avait aussi trop de vanité pour ne pas être enchantée d'ellemême. Un air de bonheur rempla?a dans ses traits l'apparence de l'ennui. Le marquis de Croisenois, qui lui parlait toujours, crut entrevoir le succès, et redoubla de faconde.
Qu'est-ce qu'un méchant pourrait objecter à mon bon mot? se dit Mathilde. Je répondrais au critique: Un titre de baron, de vicomte, cela s'achète; une croix, cela se donne; mon frère vient de l'avoir, qu'a-t-il fait? un grade, cela s'obtient. Dix ans de garnison, ou un parent ministre de la guerre, et l'on est chef d'escadron comme Norbert. Une grande fortune!... c'est encore ce qu'il y a de plus difficile et par conséquent de plus méritoire. Voilà qui est dr?le! c'est le contraire de tout ce que disent les livres... Eh bien! pour la fortune, on épouse la fille de M. Rothschild.
Réellement mon mot a de la profondeur. La condamnation à mort est encore la seule chose que l'on ne soit pas avisé de solliciter.
- Connaissez-vous le comte Altamira? dit-elle à M. deCroisenois.
Elle avait l'air de revenir de si loin, et cette question avait si peu de rapport avec tout ce que le pauvre marquis lui disait depuis cinq minutes, que son amabilité en fut déconcertée. C'était pourtant un homme d'esprit et fort renommé comme tel.
Mathilde a de la singularité, pensa-t-il; c'est un inconvénient, mais elle donne une si belle position sociale à son mari! Je ne sais comment fait ce marquis de La Mole; il est lié avec ce qu'il y a de mieux dans tous les partis, c'est un homme qui ne peut sombrer. Et d'ailleurs, cette singularité de Mathilde peut passer pour du génie. Avec une haute naissance et beaucoup de fortune, le génie n'est point un ridicule, et alors quelle distinction! Elle a si bien d'ailleurs, quand elle veut, ce mélange d'esprit, de caractère et d'à-propos, qui fait l'amabilité parfaite... Comme il est difficile de faire bien deux choses à la fois, le marquis répondait à Mathilde d'un air vide, et comme récitant une le?on:
- Qui ne conna?t ce pauvre Altamira? Et il lui faisaitl'histoire de sa conspiration manquée, ridicule, absurde. - Très absurde! dit Mathilde, comme se parlant à ellemême, mais il a agi. Je veux voir un homme; amenez-lemoi, dit-elle au marquis très choqué.
Le comte Altamira était un des admirateurs les plus déclarés de l'air hautain et presque impertinent de Mlle de La Mole; elle était suivant lui l'une des plus belles personnes de Paris.
- Comme elle serait belle sur un tr?ne! dit-il à M. deCroisenois; et il se laissa amener sans difficulté.
Il ne manque pas de gens dans le monde qui veulent établir que rien n'est de mauvais ton comme une conspiration; cela sent le jacobin. Et quoi de plus laid que le jacobin sans succès?
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