电话:0731-83595998
导航

解放军文职招聘考试J. S.?

来源: 2017-10-03 12:33

 J. S.?

Ce fut après avoir fait partir cette lettre que, pour la première fois, Julien, un peu revenu à lui, fut très malheureux. Chacune des espérances de l'ambition dut être arrachée successivement de son coeur par ce grand mot: Je mourrai. La mort, en elle-même, n'était pas horrible à ses yeux. Toute sa vie n'avait été qu'une longue préparation au malheur, et il n'avait eu garde d'oublier celui qui passe pour le plus grand de tous.

Quoi donc! se disait-il, si dans soixante jours je devais me battre en duel avec un homme très fort sur les armes, estce que j'aurais la faiblesse d'y penser sans cesse, et la terreur dans l'ame?

Il passa plus d'une heure à chercher à se bien conna?tre sous ce rapport.

Quand il eut vu clair dans son ame, et que la vérité parut devant ses yeux aussi nettement qu'un des piliers de sa prison, il pensa au remords!

Pourquoi en aurais-je? J'ai été offensé d'une manière atroce; j'ai tué, je mérite la mort, mais voilà tout. Je meurs après avoir soldé mon compte envers l'humanité. Je ne laisse aucune obligation non remplie, je ne dois rien à personne; ma mort n'a rien de honteux que l'instrument: cela seul, il est vrai, suffit richement pour ma honte aux yeux des bourgeois de Verrières; mais sous le rapport intellectuel quoi de plus méprisable! Il me reste un moyen d'être considérable à leurs yeux: c'est de jeter au peuple des pièces d'or en allant au supplice. Ma mémoire, liée à l'idée de l' or, sera resplendissante pour eux.

Après ce raisonnement, qui au bout d'une minute lui sembla évident: Je n'ai plus rien à faire sur la terre, se dit Julien, et il s'endormit profondément.

Vers les neuf heures du soir, le ge?lier le réveilla en lui apportant à souper.

-      Que dit-on dans Verrières?

-      Monsieur Julien, le serment que j'ai prêté devant lecrucifix, à la cour royale, le jour que je fus installé dans ma place, m'oblige au silence.

Il se taisait, mais restait. La vue de cette hypocrisie vulgaire amusa Julien. Il faut, pensa-t-il, que je lui fasse attendre longtemps les cinq francs qu'il désire pour me vendre sa conscience.

Quand le ge?lier vit le repas finir sans tentative de séduction:

-      L'amitié que j'ai pour vous, monsieur Julien, dit-il d'unair faux et doux, m'oblige à parler; quoiqu'on dise que c'est contre l'intérêt de la justice, parce que cela peut vous servir à arranger votre défense... Monsieur Julien, qui est bon gar?on, sera bien content si je lui apprends que Mme de Rênal va mieux.

-      Quoi! elle n'est pas morte? s'écria Julien [Variante: en selevant de table] hors de lui.

-      Quoi! vous ne saviez rien! dit le ge?lier d'un air stupidequi bient?t devint de la cupidité heureuse. Il sera bien juste que monsieur donne quelque chose au chirurgien qui, d'après la loi et la justice, ne devait pas parler. Mais pour faire plaisir à monsieur, je suis allé chez lui, et il m'a tout conté...

-      Enfin, la blessure n'est pas mortelle, lui dit Julienimpatienté [Variante: en s'avan?ant vers lui], tu m'en réponds sur ta vie?

Le ge?lier, géant de six pieds de haut, eut peur et se retira vers la porte. Julien vit qu'il prenait une mauvaise route pour arriver à la vérité, il se rassit et jeta un napoléon à M. Noiroud.

A mesure que le récit de cet homme prouvait à Julien que la blessure de Mme de Rênal n'était pas mortelle, il se sentait gagné par les larmes. - Sortez! dit-il brusquement.

Le ge?lier obéit. A peine la porte fut-elle fermée: Grand Dieu! elle n'est pas morte! s'écria Julien; et il tomba à genoux, pleurant à chaudes larmes.

Dans ce moment suprême, il était croyant. Qu'importent les hypocrisies des prêtres? peuvent-elles ?ter quelque chose à la vérité et à la sublimité de l'idée de Dieu? Seulement alors, Julien commen?a à se repentir du crime commis. Par une co?ncidence qui lui évita le désespoir, en cet instant seulement, venait de cesser l'état d'irritation physique et de demi-folie où il était plongé depuis son départ de Paris pour Verrières.

Ses larmes avaient une source généreuse, il n'avait aucun doute sur la condamnation qui l'attendait.

Ainsi elle vivra! se disait-il... Elle vivra pour me pardonner et pour m'aimer...

Le lendemain matin fort tard, quand le ge?lier le réveilla: - Il faut que vous ayez un fameux coeur, monsieur Julien, lui dit cet homme. Deux fois je suis venu et n'ai pas voulu vous réveiller. Voici deux bouteilles d'excellent vin que vous envoie M. Maslon, notre curé.

-      Comment? ce coquin est encore ici? dit Julien. - Oui, monsieur, répondit le ge?lier en baissant la voix, mais ne parlez pas si haut, cela pourrait vous nuire.

Julien rit de bon coeur.

-      Au point où j'en suis, mon ami, vous seul pourriez menuire si vous cessiez d'être doux et humain... Vous serez bien payé, dit Julien en s'interrompant et reprenant l'air impérieux. Cet air fut justifié à l'instant par le don d'une pièce de monnaie.

M. Noiroud raconta de nouveau et dans les plus grands détails tout ce qu'il avait appris sur Mme de Rênal, mais il ne parla point de la visite de Mlle Elisa.

Cet homme était bas et soumis autant que possible. Une idée traversa la tête de Julien: Cette espèce de géant difforme peut gagner trois ou quatre cents francs, car sa prison n'est guère fréquentée; je puis lui assurer dix mille francs, s'il veut se sauver en Suisse avec moi... La difficulté sera de le persuader de ma bonne foi. L'idée du long colloque à avoir avec un être aussi vil inspira du dégo?t à Julien, il pensa à autre chose.

Le soir, il n'était plus temps. Une chaise de poste vint le prendre à minuit. Il fut très content des gendarmes, ses compagnons de voyage. Le matin, lorsqu'il arriva à la prison de Besan?on, on eut la bonté de le loger dans l'étage supérieur d'un donjon gothique. Il jugea l'architecture du commencement du XIVe siècle; il en admira la grace et le légèreté piquante. Par un étroit intervalle entre deux murs au-delà d'une cour profonde, il avait une échappée de vue superbe.

Le lendemain, il y eut un interrogatoire, après quoi, pendant plusieurs jours on le laissa tranquille. Son ame était calme. Il ne trouvait rien que de simple dans son affaire: J'ai voulu tuer, je dois être tué. 

编辑推荐:

下载Word文档

温馨提示:因考试政策、内容不断变化与调整,长理培训网站提供的以上信息仅供参考,如有异议,请考生以权威部门公布的内容为准! (责任编辑:长理培训)

网络课程 新人注册送三重礼

已有 22658 名学员学习以下课程通过考试

网友评论(共0条评论)

请自觉遵守互联网相关政策法规,评论内容只代表网友观点!

最新评论

点击加载更多评论>>

精品课程

更多
10781人学习

免费试听更多

相关推荐
图书更多+
  • 电网书籍
  • 财会书籍
  • 其它工学书籍
拼团课程更多+
  • 电气拼团课程
  • 财会拼团课程
  • 其它工学拼团
热门排行

长理培训客户端 资讯,试题,视频一手掌握

去 App Store 免费下载 iOS 客户端