解放军文职招聘考试Le hasard nous a placés
Le hasard nous a placés l'un près de l'autre sur la terre, se disait-il pendant que le porte-clefs arrangeait un peu le cachot, et nous nous sommes fait à peu près tout le mal possible. Il vient au moment de ma mort me donner le dernier coup.
Les reproches sévères du vieillard commencèrent dès qu'ils furent sans témoin.
Julien ne put retenir ses larmes. Quelle indigne faiblesse! se dit-il avec rage. Il ira partout exagérer mon manque de courage; quel triomphe pour les Valenod et pour tous les plats hypocrites qui règnent à Verrières! Ils sont bien grands en France, ils réunissent tous les avantages sociaux. Jusqu'ici je pouvais au moins me dire: Ils re?oivent de l'argent, il est vrai, tous les honneurs s'accumulent sur eux, mais moi j'ai la noblesse du coeur. Et voilà un témoin que tous croiront, et qui certifiera à tout Verrières, et en l'exagérant, que j'ai été faible devant la mort! J'aurai été un lache dans cette épreuve que tous comprennent!
Julien était près du désespoir. Il ne savait comment renvoyer son père. Et feindre de manière à tromper ce vieillard si clairvoyant se trouvait en ce moment tout à fait au-dessus de ses forces.
Son esprit parcourait rapidement tous les possibles.
- J'ai fait des économies! s'écria-t-il tout à coup. Ce mot de génie changea la physionomie du vieillard et la position de Julien.
- Comment dois-je en disposer? continua Julien plustranquille: l'effet produit lui avait ?té tout sentiment d'infériorité.
Le vieux charpentier br?lait du désir de ne pas laisser échapper cet argent, dont il semblait que Julien voulait laisser une partie à ses frères. Il parla longtemps et avec feu. Julien put être goguenard.
- Eh bien! le Seigneur m'a inspiré pour mon testament. Jedonnerai mille francs à chacun de mes frères et le reste à vous.
- Fort bien, dit le vieillard, ce reste m'est d?; mais puisqueDieu vous a fait la grace de toucher votre coeur, si vous voulez mourir en bon chrétien, il convient de payer vos dettes. Il y a encore les frais de votre nourriture et de votre éducation que j'ai avancés, et auxquels vous ne songez pas...
Voilà donc l'amour de père! se répétait Julien l'ame navrée, lorsqu'enfin il fut seul. Bient?t parut le ge?lier.
- Monsieur, après la visite des grands parents, j'apportetoujours à mes h?tes une bouteille de bon vin de Champagne. Cela est un peu cher, six francs la bouteille, mais cela réjouit le coeur.
- Apportez trois verres, lui dit Julien avec unempressement d'enfant, et faites entrer deux des prisonniers que j'entends se promener dans le corridor. Le ge?lier lui amena deux galériens tombés en récidive et qui se préparaient à retourner au bagne. C'étaient des scélérats fort gais et réellement très remarquables par la finesse, le courage et le sang-froid.
- Si vous me donnez vingt francs, dit l'un d'eux à Julien,je vous conterai ma vie en détail. C'est du chenu .
- Mais vous allez me mentir? dit Julien.
- Non pas, répondit-il; mon ami que voilà, et qui estjaloux de mes vingt francs, me dénoncera si je dis faux. Son histoire était abominable. Elle montrait un coeur courageux, où il n'y avait plus qu'une passion, celle de l'argent.
Après leur départ, Julien n'était plus le même homme. Toute sa colère contre lui-même avait disparu. La douleur atroce, envenimée par la pusillanimité, à laquelle il était en proie depuis le départ de Mme de Rênal, s'était tournée en mélancolie.
A mesure que j'aurais été moins dupe des apparences, se disait-il, j'aurais vu que les salons de Paris sont peuplés d'honnêtes gens tels que mon père, ou de coquins habiles tels que ces galériens. Ils ont raison, jamais les hommes de salon ne se lèvent le matin avec cette pensée poignante: Comment d?nerai-je? Et ils vantent leur probité! et, appelés au jury, ils condamnent fièrement l'homme qui a volé un couvert d'argent parce qu'il se sentait défaillir de faim.
Mais y a-t-il une cour, s'agit-il de perdre ou de gagner un portefeuille, mes honnêtes gens de salon tombent dans des crimes exactement pareils à ceux que la nécessité de d?ner a inspirés à ces deux galériens...
Il n'y a point de droit naturel: ce mot n'est qu'une antique niaiserie bien digne de l'avocat général qui m'a donné chasse l'autre jour, et dont l'a?eul fut enrichi par une confiscation de Louis XIV. Il n'y a de droit que lorsqu'il y a une loi pour défendre de faire telle chose, sous peine de punition. Avant la loi il n'y a de naturel que la force du lion, ou le besoin de l'être qui a faim, qui a froid, le besoin en un mot... non, les gens qu'on honore ne sont que des fripons qui ont eu le bonheur de n'être pas pris en flagrant délit. L'accusateur que la société lance après moi, a été enrichi par une infamie... J'ai commis un assassinat, et je suis justement condamné, mais, à cette seule actionprès, le Valenod qui m'a condamné est cent fois plus nuisible à la société.
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