解放军文职招聘考试D'autres gens
D'autres gens peuvent bien nommer cet endroit ? l'Avenue ?, mais moi, je l'appellerai toujours le Chemin blanc des Délices. Est-ce vrai qu'il reste à peine un mille jusqu'à la maison ? Je suis contente, mais triste aussi, toute triste, parce que ce petit voyage a été tellement agréable, et je suis toujours malheureuse quand les choses agréables prennent fin. Il peut se passer quelque chose de plus agréable après, peut-être, mais on ne peut pas en être s?r. Et la plupart du temps, ce n'est pas plus agréable. C'est mon expérience jusqu'ici, en tout cas. Mais je suis contente de penser qu'on arrive à la maison. Voyez-vous, je n'ai jamais eu de vraie maison, aussi loin que je me souvienne. Cela me fait un petit mal bien agréable, comme tout à l'heure, rien que de penser que je vais arriver dans une vraie maison, un vrai foyer, pour de vrai. Oh, que c'est joli !
Ils venaient de passer au sommet d'une butte. En contrebas, il y avait une mare, si longue et si pleine de méandres qu'elle ressemblait à une rivière. Un pont la franchissait en son milieu, et, de là jusqu'à son extrémité la plus éloignée, où une ceinture de dunes de sable ambré venait la couper du golfe, d'un bleu profond, l'eau miroitait d'une féerie de couleurs aux nuances les plus subtiles. Elles oscillaient entre le jaune crocus, le rose, le vert opalescent et une myriade de teintes plus délicates, auxquelles on n'a jamais trouvé de nom.
En amont du petit pont, la mare se perdait dans de pimpants bouquets de sapins et d'érables, leurs silhouettes sombres vibrant à peine dans les reflets d'une eau noire. ?a et là, une prune sauvage s'inclinait sur l'eau, depuis la rive, telle une fille vêtue de blanc affrontant timidement son propre reflet. De l'étang où la mare venait mourir montait le chant clair, langoureux et triste des grenouilles. Une petite maison grise, tapie dans une pommeraie toute blanche, semblait lorgner à la dérobée vers la pente en contrebas ; et, bien que la nuit ne fut pas encore tout à fait installée, une lumière brillait à l'une des fenêtres.
— C'est la mare des Barry, dit Matthew.
— Oh, je n'aime pas trop ce nom-là, non plus. Je l'appellerai, voyons, le Lac-aux-Miroirs. Oui, c'est bien le nom qui convient. J'en suis s?re, à cause de ce petit frisson. Quand je déniche un nom qui convient parfaitement, j'en ressens toujours un petit frisson de plaisir. Est-ce que certaines choses vous donnent des frissons ?
Matthew réfléchit un instant.
— Oui, disons que oui. Cela me cause toujours un petit frisson de voir ces gros vers blancs, éc?urants, qu'on retourne avec sa bêche dans les plants de concombres. Je déteste les regarder.
— Oh, mais je ne pense pas que ?a puisse être exactement la même sorte de frisson. Qu'en pensez-vous ? Il ne me semble pas qu'il y ait un rapport entre les vers blancs et les lacs aux eaux miroitantes... Mais pourquoi est-ce que les autres appellent cet endroit la mare des Barry ?
— Je pense que c'est parce que M. Barry habite dans cette maison. L'endroit, cette pente couverte de vergers, s'appelle Orchard Slope. S'il n'y avait pas toute cette végétation touffue derrière elle, nous pourrions apercevoir d'ici les pignons verts de Green Gables. Mais il nous faut passer le pont et faire le tour par la route, ce qui nous oblige encore à parcourir un demi-mile.
— Est-ce que M. Barry a des petites filles ? Disons, peut-être pas si jeunes que ?a, comme moi, quoi.
— Il en a une, elle doit avoir onze ans. Elle s'appelle Diana.
— Oh ! aspira profondément Anne. Quel nom absolument ravissant !
— Eh bien là, disons, je ne sais pas trop. Il y a dans ce nom-là quelque chose qui n'est pas tout à fait chrétien, il me semble. J'aimerais bien mieux Jane, ou Mary, ou un nom sensé comme ceux-là. Quand Diana est née, un ma?tre d'école logeait chez eux, et ils l'ont laissé choisir le nom ; c'est lui qui l'a appelée Diana.
— Si seulement il y avait eu un ma?tre d'école comme lui dans les parages quand je suis née, moi. Oh, mais nous voilà au pont. Je vais fermer les yeux, très fort. J'ai toujours peur de passer sur les ponts. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer que peut-être, au moment précis où nous allons rouler au milieu, le pont va se refermer comme un couteau de poche et nous écrabouiller. C'est pour ?a que je ferme les yeux. Mais je dois toujours les ouvrir, c'est plus fort que moi, quand je sens qu'on arrive au milieu. Parce que, voyez-vous, si le pont se refermait vraiment, j'aimerais bien voir cela. Comme c'est amusant d'entendre la voiture qui roule, comme ?a résonne ! J'adore quand ?a roule et quand ?a résonne, comme maintenant. N'est-ce pas extraordinaire qu'il y ait tant de choses à aimer dans ce monde ? Et voilà, c'est terminé. à présent je peux me retourner pour regarder. Bonne nuit, cher Lac-aux-Miroirs. Je dis toujours bonne nuit aux choses que j'aime, comme je le ferais pour les gens. Je pense qu'elles l'apprécient. On dirait que cette eau me regarde en souriant.
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