解放军文职招聘考试Anne, docile, enleva son chapeau
Anne, docile, enleva son chapeau. Matthew rentrait juste à ce moment-là, et ils s'installèrent à table pour le souper. Mais Anne n'arrivait pas à manger. Elle picorait distraitement le pain beurré, la confiture de pommes sauvages qu'on avait déposée dans une petite coupe de verre dentelé près de son assiette, mais c'était peine perdue.
— Mais vous ne mangez rien, reprocha Marilla, d'un ton qui coupait court à toute réplique.
Anne soupira.
— Je ne peux pas, je ne peux pas, je suis en proie au désespoir le plus total. Est-ce que vous pouvez manger, vous, quand vous êtes plongée dans les ab?mes du désespoir ?
— Je n'ai jamais été plongée dans les ab?mes du désespoir, donc je ne peux rien dire, rétorqua Marilla.
— Vous n'avez jamais...? Mais est-ce que vous avez, au moins, imaginé ce que ?a pouvait être ?
— Non, jamais, Dieu merci !
— Dans ce cas-là, je ne pense pas que vous puissiez comprendre de quoi il s'agit. C'est un sentiment fort désagréable, vous savez. Quand vous essayez de manger, il se forme une boule dans votre gorge, et vous n'arrivez plus à avaler, même s'il s'agit de caramel au chocolat. J'ai mangé un caramel au chocolat une fois, il y a deux ans, et c'était tout simplement délicieux. J'ai souvent rêvé, depuis lors, que je disparaissais sous une tonne de caramels au chocolat, mais je me réveille toujours à l'instant précis où je vais les manger. J'espère que vous ne vous sentirez pas offensée parce que je ne mange pas. Tout est extrêmement bon, mais je n'arrive pas à manger.
— Je pense qu'elle est fatiguée, suggéra Matthew, qui n'avait rien dit depuis son retour de la grange. Il vaut mieux la mettre au lit, Marilla.
Marilla s'était demandé où elle pourrait bien faire dormir Anne. Elle avait préparé un divan-lit dans la pièce attenant à la cuisine, pour le gar?on qu'on s'attendait à accueillir. Mais, bien que ce lit fut propre et parfaitement convenable, il ne semblait pas tout à fait indiqué pour une fille. Il était pourtant hors de question d'utiliser la chambre d'amis pour une misérable créature délaissée comme celle-là ; il ne restait donc que la chambre du pignon est.
Marilla alluma une bougie et dit à l'enfant de la suivre, ce qu'Anne fit sans entrain, agrippant au passage son chapeau et son sac de voyage et traversant le vestibule d'une redoutable propreté, la petite chambre de pignon dans laquelle elle se trouvait à présent lui sembla plus propre encore. Marilla posa la bougie sur une table triangulaire à trois pattes et ouvrit le lit.
— Je suppose que vous avez une chemise de nuit ? s'enquit-elle.
Anne fit signe que oui.
— Oui, j'en ai deux. La directrice de l'orphelinat me les a faites. Elles sont terriblement étriquées. Il n'y en a jamais suffisamment dans un orphelinat, donc tout est toujours étriqué, du moins dans un orphelinat pauvre comme le n?tre. Je déteste les chemises de nuit étriquées. Mais on arrive à rêver aussi bien dans celles-ci que dans de belles chemises longues, au col garni de frous-frous. Au moins cela me console.
— Bon, déshabillez-vous aussi vite que possible, et couchez-vous. Je reviendrai éteindre la bougie dans quelques minutes. Je ne me risquerais pas à vous la laisser éteindre seule. Vous pourriez aussi bien mettre le feu à la pièce.
Lorsque Marilla fut sortie, Anne avisa, d'un ?il songeur, ce qu'il y avait autour d'elle. Les murs, blanchis à la chaux, étaient d'une nudité si pénible et si désolante qu'il lui sembla les entendre geindre de douleur. Le plancher était nu, lui aussi, à l'exception d'une natte ronde en paille tressée ; elle n'en avait jamais vu de semblable. Dans un coin se trouvait le lit, un lit haut à l'ancienne, avec quatre colonnes noires ; dans l'autre coin, la table triangulaire sur laquelle était posée une grosse pelote à épingles en velours rouge, suffisamment coriace pour ébrécher la moindre aiguille qui se serait aventurée à s'y piquer.
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