解放军文职招聘考试Pas de réponse
Pas de réponse.
— Anne, d'un ton cette fois plus sévère, levez-vous immédiatement et écoutez ce que j'ai à vous dire.
Anne se tortilla hors du lit et s'installa, toute raide, sur une chaise à c?té. Son visage était bouffi, les larmes y avaient laissé de longues tra?nées, et elle fixait obstinément le plancher.
— En voilà une manière de vous comporter ! Vous n'avez pas honte ?
— Elle n'avait pas le droit de me dire que j'étais laide et rousse, répliqua Anne, méfiante, le regard fuyant.
— Vous n'aviez aucun droit, vous, de vous mettre dans une telle colère, et de lui parler de la fa?on dont vous l'avez fait, Anne. J'ai eu honte de vous, j'ai vraiment eu honte. Je voulais que vous vous comportiez correctement en présence de Mme Lynde, et, au lieu de cela, voilà que vous m'avez fait honte. Je dois dire que je ne comprends pas pourquoi vous avez perdu votre sang-froid à ce point, uniquement parce que Mme Lynde vous a dit que vous étiez une petite rousse bien ordinaire. Vous le répétez bien assez souvent vous-même...
— Oh, oui, mais il y a une énorme différence entre le fait de dire quelque chose soi-même, et celui de se l'entendre dire par quelqu'un d'autre, plaida Anne. Même si on est conscient de la réalité d'une chose, cela n'empêche pas qu'on puisse souhaiter que les autres ne la voient pas. Vous pensez, j'en suis s?re, que j'ai très mauvais caractère, mais tout cela a été plus fort que moi. Lorsqu'elle m'a dit ces méchancetés, quelque chose en moi s'est révolté d'un seul coup, et m'a presque étouffée. Je devais lui bondir dessus.
— Bon, eh bien vous vous êtes parfaitement donnée en spectacle, je dois avouer. Mme Lynde aura une belle histoire à raconter partout à votre sujet, et elle ne manquera pas de le faire, croyez-moi. C'est une chose terrible que de se laisser aller comme cela, Anne.
— Essayez donc d'imaginer comment vous réagiriez si quelqu'un vous lan?ait, en pleine face, que vous êtes maigre et laide ?, continua de plaider Anne, au bord des larmes.
Soudain, un vieux souvenir resurgit dans l'esprit de Marilla. Elle était encore petite fille, lorsqu'elle avait entendu l'une de ses tantes confier à une autre : ?Quel dommage que cette petite soit si brune et si quelconque. ? Il avait fallu cinquante bonnes années pour que Marilla p?t évoquer ce souvenir sans en éprouver une douleur cuisante.
— Je ne veux pas dire que je donne raison à Mme Lynde de vous avoir dit ce qu'elle vous a dit, Anne, admit-elle d'une voix plus douce. Rachel dit trop facilement ce qu'elle pense. Mais cela n'excuse pas votre conduite. C'était une étrangère, une personne plus agée, et mon invitée, de surcro?t, trois bonnes raisons pour lesquelles vous auriez d? lui témoigner un certain respect. Vous avez été grossière et effrontée et...
Marilla eut soudain l'idée lumineuse d'une punition...
— Vous irez la voir pour lui dire à quel point vous regrettez votre accès de mauvaise humeur et vous lui demanderez de bien vouloir vous pardonner.
— Je ne pourrai jamais faire cela, dit Anne, maussade et déterminée. Vous pouvez m'enfermer dans un cachot sombre et humide, rempli de serpents et de crapauds, et ne me nourrir que de pain sec et d'eau : je ne me plaindrai pas. Mais je ne pourrais pas demander à Mme Lynde de bien vouloir me pardonner.
— Nous n'avons pas coutume d'enfermer les gens dans des cachots sombres et humides?, dit Marilla, sèchement, ?surtout que ceux-ci se font passablement rares à Avonlea. Mais vous devez présenter des excuses à Mme Lynde, et vous resterez enfermée dans votre chambre jusqu'à ce que vous ayez consenti à le faire.
— Dans ce cas, je devrai rester ici éternellement, dit Anne, d'un air lugubre, car il me sera impossible de dire à Mme Lynde que je regrette mes paroles. Comment le pourrais-je ? Je ne les regrette pas. Je regrette seulement de vous avoir humiliée, vous ; mais elle, je suis fière de lui avoir parlé comme je l'ai fait. C'a été, pour moi, une profonde satisfaction. Je ne peux pas dire que je regrette si ce n'est pas la vérité, n'est-ce pas ? Je ne peux même pas imaginer que je pourrais regretter.
— Peut-être que votre imagination fonctionnera mieux demain matin, dit Marilla, se levant pour prendre congé. Vous avez toute la nuit pour vous porter conseil, vous permettre de réfléchir à votre conduite, et vous mettre dans un meilleur état d'esprit. Vous avez dit que vous tacheriez d'être une brave petite fille si nous vous gardions à Green Gables ; mais je dois dire que, ce soir, cela n'a guère semblé le cas.
Ayant décoché cette flèche empoisonnée dans le c?ur d'Anne, Marilla descendit à la cuisine, l'esprit profondément troublé, l'ame meurtrie. Elle était fachée contre elle-même tout autant que contre Anne, car, chaque fois qu'elle se remémorait l'ahurissement évident de Mme Rachel, ses lèvres se plissaient furtivement de plaisir, et elle éprouvait une très répréhensible envie de rire.
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