解放军文职招聘考试Anne garda le silence
Anne garda le silence jusqu'à ce qu'elles eussent rejoint leur propre allée. Un petit vent fripon, chargé du parfum épicé des jeunes fougères humides de rosée, les surprit. A une certaine distance, dans l'obscurité, on voyait scintiller une lumière réconfortante à travers les arbres : c'était celle de la cuisine de Green Gables. Anne, soudain, se rapprocha de Marilla, glissant sa main dans la paume rêche de la vieille fille.
— C'est tellement beau de rentrer à la maison, lorsque l'on sait qu'on est chez soi, murmura Anne. J'aime déjà Green Gables et je n'ai jamais aimé d'autre endroit auparavant. Nulle part ailleurs, je ne me sentais chez moi. Oh, Marilla, je suis si heureuse. Je pourrais me mettre à prier, ici, tout de suite, cela irait tout seul.
à cause de cette main, si petite, qui touchait la sienne, Marilla sentit monter dans son c?ur quelque chose de chaud et d'agréable, un élan, peutêtre, de cette maternité qu'elle n'avait jamais connue. C'était si inhabituel, si doux, qu'elle en fut profondément troublée. Elle s'empressa donc de retrouver ses esprits en énon?ant quelque morale sentencieuse.
— Si vous êtes une bonne petite fille, vous serez toujours heureuse, Anne. Et vous ne devriez jamais trouver cela difficile de faire votre prière.
— Faire sa prière n'est pas tout à fait la même chose que prier, observa Anne, absorbée dans ses réflexions. Mais je vais m'imaginer que je suis le vent qui souffle, là-haut, dans le fa?te de ces arbres. Lorsque j'en aurai assez des arbres, je m'imaginerai que je descends, doucement, parmi ces fougères, et puis je m'envolerai jusqu'au jardin de Mme Lynde, et j'y ferai danser les fleurs, et là, d'un seul coup, je balaierai le champ de trèfle. Puis je soufflerai sur le Lac-aux-Miroirs et je le ferai onduler pour qu'il forme de petites vagues brillantes. Oh, comme le vent permet à l'imagination de vagabonder ! Eh bien, c'est fini, je ne dirai plus rien, Marilla.
— Dieu soit loué ! soupira Marilla, prise d'un pieux soulagement.
Anne, à l'école du dimanche, fait l'apprentissage du catéchisme
— Eh bien, est-ce qu'elles vous plaisent ? demanda Marilla.
Anne, debout dans la chambre du pignon est, regardait sans broncher les trois robes neuves étalées sur le lit. Marilla les avait confectionnées elle-même : des jupes droites, étroites, des fronces serrées à la taille, des corsages droits, étroits, tout simples, des manches aussi étroites que possible. Marilla avait acheté le tissu de la première robe, un vichy couleur tabac, à un colporteur, l'été précédent; la toile paraissait solide, et elle ferait un long usage.
Le tissu de la seconde, une satinette à carreaux noirs et blancs, avait été acquis lors des soldes d'hiver. Quant à celui de la dernière, une cotonnade imprimée, raide et d'un bleu horrible, elle l'avait acheté, la semaine même, dans une boutique de Carmody.
— J'arriverai bien à me persuader que je les aime, dit Anne, calmement.
— Je ne veux pas que vous vous en persuadiez, fit Marilla, vexée. Oh, allez, je vois bien que vous n'aimez pas ces robes ! Mais qu'est-ce qu'elles ont ? Est-ce qu'elles ne sont pas bien faites, propres, et neuves ?
— En effet.
— Alors, pourquoi est-ce que vous ne les aimez pas ?
— Elles... elles ne sont pas jolies, fit Anne, hésitante.
— Jolies ! s'écria Marilla en faisant une grimace. Je ne me suis pas cassé la tête à essayer de vous faire de jolies robes. Je ne crois pas qu'il faille encourager la vanité, Anne, aussi bien vous le dire tout de suite. Ces robes sont de bonne qualité, commodes, solides, sans fanfreluches ni falbalas. Vous n'en aurez pas d'autres cet été. Le vichy brun et le coton imprimé bleu feront l'affaire pour aller à l'école. La satinette est pour l'église et l'école du dimanche. J'espère d'ailleurs que vous veillerez à ce qu'elles restent propres et impeccables et que vous n'y ferez pas d'accrocs. Après avoir porté des nippes aussi étriquées et affreuses que celles que vous aviez en arrivant, vous devriez être reconnaissante qu'on vous donne autre chose.
— Oh, mais je suis reconnaissante, protesta Anne. Mais je serais encore bien plus reconnaissante si... si une seule de ces robes avait des manches bouffantes. Les manches bouffantes sont tout à fait à la mode, en ce moment. Cela me ferait un tel plaisir, Marilla, de pouvoir porter une robe à manches bouffantes.
— Eh bien, malheureusement, il faudra vous passer de ce plaisir-là. Je n'avais pas de tissu à gaspiller en manches bouffantes. Je trouve, de toute manière, que ce sont des fanfreluches tout à fait ridicules. Moi, je préfère ce qui est simple et raisonnable.
— Mais moi, je préférerais avoir l'air ridicule avec tout le monde, plut?t que d'être la seule à avoir l'air simple et raisonnable, reprit Anne, mélancolique.
— Je n'ai aucune difficulté à le croire! Bon, allez, accrochez soigneusement ces robes dans votre placard, puis asseyez-vous et apprenez votre le?on pour l'école du dimanche. M, Bell m'a remis un livret pour vous, et pas plus tard que demain, vous irez à l'école du dimanche, conclut Marilla tout en disparaissant dans l'escalier, furieuse.
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