解放军文职招聘考试exclama Marilla
— ?a n'a aucun sens ! s'exclama Marilla, stupéfaite, en s'empressant de quitter la pièce. Je crois bien que cette enfant est folle. Personne avec les pieds sur terre ne se comporterait de cette fa?on. Si ce n'est pas de la folie, c'est de la pure méchanceté. Oh, pauvre de moi, j'ai bien peur que Rachel n'ait eu raison dès le début. Mais maintenant que le mal est fait, je ne reviendrai pas là-dessus.
Ce fut une matinée pénible. Marilla travailla avec acharnement. Quand elle ne trouva rien d'autre à faire, elle frotta le plancher de la véranda et les tablettes de la laiterie, ce qui ne répondait à aucun besoin, si ce n'est celui de l'occuper. Puis elle sortit et ratissa la cour.
Lorsque le déjeuner fut prêt, elle appela Anne du bas de l'escalier. Un petit visage sillonné de larmes fit son apparition, risquant un regard tragique par-dessus la rampe.
— Venez déjeuner, Anne.
— Je ne veux pas déjeuner, Marilla, répondit Anne en sanglotant. Je ne pourrais pas avaler une bouchée. J'ai le c?ur brisé. Vous en éprouverez des remords un jour, j'en suis s?re, Marilla. Mais je vous pardonne de me faire tant de peine. Souvenez-vous-en, quand l'heure du remords sera venue : je vous pardonne. Mais de grace, ne me demandez pas de manger quoi que ce soit, surtout pas du porc bouilli et des légumes verts. Quand on a beaucoup de peine, ce n'est pas romantique du tout, le porc bouilli et les légumes verts.
Exaspérée, Marilla repartit à la cuisine et déversa toutes ses misères sur le pauvre Matthew, d'autant plus malheureux qu'il était pris entre son sens de la justice et sa sympathie tout à fait illégitime pour Anne.
— Bon, eh bien, disons qu'elle n'aurait pas d? prendre cette broche, Marilla, ni raconter des histoires, admit-il, tout en laissant errer un regard triste sur le porc et les légumes verts si peu romantiques de son assiette, comme si, à la manière d'Anne, il e?t trouvé que ce n'était guère une nourriture adaptée à des moments d'émotion intense. Elle est si petite, si vivante. Ne trouves-tu pas cela trop dur de lui refuser ce pique-nique dont elle a tant envie ?
— Matthew Cuthbert, tu me stupéfies. Je pense, moi, que je lui permets de s'en tirer beaucoup trop facilement. Et, en plus, elle ne semble pas comprendre la portée de son geste. C'est ce qui me préoccupe le plus, d'ailleurs. Si elle avait vraiment regretté sa faute, ce ne serait pas si grave. Mais toi, tu n'as pas l'air de comprendre non plus ; tu ne fais que l'excuser, je m'en rends bien compte.
— Eh bien, disons qu'elle est tellement jeune, répéta plus faiblement Matthew. Et on devrait pouvoir lui accorder une chance. Tu sais bien qu'elle n'a jamais re?u la moindre éducation.
— Eh bien, dans ce cas, elle la re?oit maintenant, rétorqua Marilla.
Cette ultime repartie réduisit Matthew au silence, à défaut de le convaincre. Le déjeuner fut particulièrement morose. La seule chose réjouissante fut l'arrivée de Jerry Buote, le gar?on engagé, et Marilla ressentit la bonne humeur de ce dernier comme une insulte personnelle.
Lorsqu'elle eut lavé la vaisselle, confectionné un gateau-éponge et nourri ses poules, Marilla se rappela la légère déchirure déparant son plus beau chale de dentelle noire qu'elle portait les lundis après-midi pour se rendre au Cercle des dames. Elle décida de le repriser.
Le chale se trouvait dans une bo?te, dans le coffre de Marilla. Tandis que Marilla le soulevait, la lumière du soleil, qui filtrait à travers l'entrelacs de vignes devant la fenêtre, fit étinceler quelque chose qui était pris dans le chale, quelque chose qui lan?ait de petits éclats de lumière violette. Marilla, bouche bée, s'en empara. C'était bien sa broche en améthystes accrochée à la dentelle par le fermoir !
?Sainte Mère de Dieu?, se dit Marilla, toute retournée, ? qu'est-ce que cela signifie ? Voici ma broche, saine et sauve, alors que je l'imaginais au fond de la mare des Barry. Qu'est-ce que cette gamine a bien voulu dire en affirmant qu'elle l'avait prise et qu'elle l'avait perdue ? C'est à croire qu'un sort a très certainement été jeté sur Green Gables ! Je me rappelle maintenant que, lorsque j'ai enlevé mon chale lundi après-midi, je l'ai posé quelques instants sur la commode. Je présume que la broche se sera prise dans la dentelle. Eh bien ! ?
Marilla fila d'une traite vers le pignon est, broche en main. Anne s'était épuisée à pleurer et, l'air abattu, elle était assise près de la fenêtre.
— Anne Shirley, fit Marilla d'un ton solennel, je viens de retrouver ma broche, accrochée à mon chale de dentelle noire. A présent, j'aimerais bien comprendre cette histoire à dormir debout que vous m'avez racontée ce matin. Qu'est-ce que ?a signifie ?
— Eh bien, vous m'aviez dit que vous m'enfermeriez ici jusqu'à ce que j'aie avoué, répondit Anne avec lassitude, et c'est pourquoi j'ai décidé d'avouer, puisque, ainsi, je croyais pouvoir aller au pique-nique. J'ai inventé des aveux hier soir, après être allée me coucher, et j'ai essayé de les rendre aussi intéressants que possible. Je me les suis répétés, et répétés, jusqu'à ce que je ne puisse plus les oublier. Mais cela n'a servi à rien, puisque vous n'avez pas voulu me laisser aller au pique-nique, finalement.
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