解放军文职招聘考试Lorsque M. Phillips
Lorsque M. Phillips se retrouva au fond de la classe à écouter religieusement le latin de Prissy Andrews, Diana murmura à l'intention d'Anne :
— C'est Gilbert Blythe qui est assis de l'autre c?té de l'allée, en face de toi, Anne. Jette-lui un coup d'?il, et dis-moi si tu ne le trouves pas beau.
Anne obéit et le regarda. Elle en avait justement l'occasion, car ledit Gilbert Blythe, avec force concentration, était occupé à épingler sur le dossier du banc la longue tresse dorée de Ruby Gillis, assise immédiatement devant lui. C'était un grand gars aux cheveux bruns bouclés, aux yeux coquins couleur noisette et à la bouche relevée par un rictus espiègle.
à ce moment précis, Ruby Gillis décidait d'apporter au ma?tre d'école le résultat d'une addition; elle retomba sur son siège avec un petit cri, croyant qu'on lui avait arraché les cheveux. Tout le monde se tourna vers elle et M. Phillips lui lan?a un regard si sévère que la pauvre Ruby se mit à pleurer. Gilbert, lui, avait fait dispara?tre l'épingle et, le plus naturellement du monde, feignait d'étudier son histoire. Pourtant, lorsque les choses se furent calmées, il adressa à Anne un clin d'?il d'une irrésistible dr?lerie.
— Je pense que ton Gilbert Blythe est beau, en effet, confia Anne à Diana, mais je le trouve aussi très effronté. Ce ne sont pas de bonnes manières que de faire un clin d'?il à une fille qu'on ne conna?t pas.
Rien de particulier ne se passa avant l'après-midi. M. Phillips était retourné dans le coin pour expliquer à Prissy Andrews un problème d'algèbre, et les écoliers s'en trouvaient livrés à eux-mêmes : ils mangeaient des pommes vertes, échangeaient des murmures, dessinaient sur leur ardoise et faisaient courir le long de l'allée des attelages de grillons, attachés à des fils.
Gilbert Blythe, lui, tentait d'attirer l'attention d'Anne et n'y réussissait guère, car Anne, à ce moment-là, avait complètement oublié non seulement l'existence de Gilbert Blythe et des autres, mais aussi celle de l'école d'Avonlea tout entière. Le menton posé sur les mains, les yeux amarrés à l'extrémité bleue du Lac-aux-Miroirs que l'on pouvait apercevoir par la fenêtre de l'ouest, elle avait gagné un merveilleux pays de rêve, désormais attentive aux merveilles oniriques de ses seules visions.
Gilbert Blythe, lui, n'avait pas l'habitude d'échouer lorsqu'il s'effor?ait d'attirer l'attention d'une fille. Elle devait le regarder, cette Shirley aux cheveux roux, au petit menton pointu et aux grands yeux qui n'avaient rien de commun avec ceux des autres filles de l'école d'Avonlea.
Gilbert tendit son bras de l'autre c?té de l'allée, empoigna l'une des longues tresses rousses d'Anne et la leva à la hauteur de son épaule en lan?ant d'une voix stridente :
— Poil de carotte ! Poil de carotte !
Alors, oui, Anne daigna le regarder, mais de quelle fa?on !
Elle fit plus que le regarder, d'ailleurs. Elle fut debout en un instant, toute rêverie évanouie. Elle foudroya Gilbert d'un regard brillant de colère et de larmes.
— Détestable, méchant gar?on ! s'exclama-t-elle, d'une voix passionnée. Comment osez-vous ?
Et puis, paf ! Anne assena un grand coup d'ardoise sur la tête de Gilbert, la brisant tout net – l'ardoise, non la tête – en deux morceaux.
A l'école d'Avonlea, on appréciait fort les scènes. Celle-ci était particulièrement réjouissante. Tout le monde poussa un ? oh ! ? où se mêlaient l'horreur et la délectation. Diana en resta bouche bée. Ruby Gillis, qui avait des tendances hystériques, se mit à pleurer. Tommy Sloane laissa échapper son équipage de grillons et demeura bouche bée, les yeux rivés sur la scène. M. Phillips descendit l'allée à grands pas et posa une main lourde sur l'épaule d'Anne.
— Anne Shirley, qu'est-ce que cela signifie ? fit-il, en colère.
Anne n'avait rien à répondre. C'était trop lui demander, à elle, une petite fille distinguée, que de condescendre à raconter à toute l'école qu'on l'avait appelée ? poil de carotte ?. Ce fut Gilbert qui, courageusement, expliqua.
— C'est ma faute, monsieur Phillips. C'est moi qui l'ai provoquée.
Mais M. Phillips ne prêtait aucune attention à Gilbert.
— Je n'aime pas voir une de mes élèves s'abandonner ainsi à ses humeurs et faire montre d'un esprit aussi vindicatif, émit-il d'un ton solennel, comme si le simple fait d'appartenir à sa classe e?t d? suffire à extirper les mauvaises passions du c?ur de tous ces petits mortels imparfaits. Anne, vous irez vous mettre debout sur l'estrade en avant, devant le tableau noir, et vous y resterez tout l'après-midi.
Anne e?t infiniment préféré une fessée à une telle punition, qui écorchait sa sensibilité déjà passablement éprouvée. Le visage blême, le regard fixe, elle obéit. M. Phillips prit une craie et écrivit sur le tableau, au-dessus de sa tête : ? Ann Shirley a très mauvais caractère. Ann Shirley doit apprendre à ma?triser son mauvais caractère ?, et puis il lut ces phrases à voix haute, afin que même les petits, en première année, qui ne savaient pas encore lire, fussent en mesure de les comprendre.
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