解放军文职招聘考试Mais Marilla
Mais Marilla, lorsqu'elle revint d'Orchard Slope, avait changé d'avis. Tout ne s'arrangeait pas. Anne attendait son retour et se précipita à sa rencontre à la porte du porche.
— Oh, Marilla ! je lis sur votre visage que cela n'a servi à rien, fit-elle tristement. Mme Barry ne veut pas me pardonner ?
— Mme Barry, parlons-en ! lacha Marilla. De toutes les femmes butées que j'ai pu rencontrer, elle est bien la pire ! Je lui ai assuré que c'était une erreur, que vous n'étiez nullement à blamer, elle a tout simplement refusé de me croire. Elle en revenait toujours à mon vin de groseilles, et à la position que j'ai toujours soutenue quant à sa nature inoffensive. Je lui ai répondu du tac au tac que mon vin de groseilles n'était pas fait pour être avalé par grands verres, encore moins à raison de trois, et que, si j'avais un enfant si gourmand chez moi, je lui donnerais une bonne fessée pour lui faire retrouver ses esprits.
Marilla se glissa dans la cuisine, troublée et malheureuse, abandonnant derrière elle, dans le porche, une petite ame particulièrement bouleversée. Anne sortit aussit?t, tête nue, dans la fra?cheur du crépuscule d'automne; d'un pas assuré, avec détermination, elle descendit par le champ de trèfle flétri vers le pont en rondins, traversa, de l'autre c?té, le massif d'épinettes, qu'éclairait faiblement un croissant de lune perché audessus des bois de l'ouest. Mme Barry, qui vint à la porte pour répondre à un petit coup heurté, trouva devant elle, sur le seuil, une fillette suppliante, aux lèvres blêmes, aux yeux ardents.
Les traits de Mme Barry se durcirent. C'était une femme remplie de préjugés, qui détestait bien des choses, et sa fureur était toujours de celles, froides et obstinées, qui se laissent difficilement apaiser. Pour lui rendre justice, il faut dire qu'elle était réellement persuadée qu'Anne avait so?lé Diana, de fa?on malicieuse et préméditée, et c'est en toute bonne foi qu'elle tenait à protéger sa petite fille de la perversité contagieuse qui ne pouvait qu'émaner d'une telle ? amie ?.
— Que voulez-vous ? demanda-t-elle, sèchement.
Anne joignit les mains.
— Oh, Mme Barry, je vous en prie, pardonnez-moi. Je n'avais pas l'intention de... de... de rendre Diana malade. Comment l'aurais-je pu ?
Imaginez un instant que vous êtes une pauvre petite orpheline adoptée par de braves gens, et que vous n'avez qu'une seule amie de c?ur dans le monde entier. Pensez-vous que vous lui causeriez volontairement du tort ? Je croyais qu'il ne s'agissait que de sirop de framboises. Je vous jure, j'en étais fermement convaincue. Oh, je vous en prie, ne dites pas que vous ne laisserez plus jamais Diana jouer avec moi, parce que, alors, un nuage noir de désespoir planera sur mon existence éternellement.
Ce discours, qui aurait, en un clin d'?il, attendri le c?ur de la bonne Mme Lynde, n'eut pour effet que d'irriter davantage Mme Barry. Elle se méfiait des grands mots et des attitudes théatrales d'Anne et s'imagina que l'enfant se moquait d'elle. C'est pourquoi, froide et cruelle, elle trancha :
— Je ne pense pas que vous soyez le genre de petite fille qui convienne à Diana. Vous feriez mieux de retourner chez vous et de vous conduire plus convenablement.
Les lèvres d'Anne tremblèrent.
— Ne me laisserez-vous pas voir Diana, une dernière fois, pour lui dire adieu ? implora-t-elle.
— Diana est allée avec son père à Carmody, fit Mme Barry, en rentrant dans la maison et en fermant la porte.
Anne retourna à Green Gables. Elle affichait ce calme trompeur qui précède les profonds désespoirs.
— Mon dernier espoir s'est envolé, confia-t-elle à Marilla. Je suis allée là-bas rencontrer Mme Barry moi-même, et elle m'a traitée avec le plus grand mépris. Marilla, je ne la trouve pas particulièrement bien élevée, cette femme-là. Il n'y a rien d'autre à faire, sinon prier, et je n'ai pas tellement espoir que cela donne des résultats; voyez-vous, Marilla, j'ai le sentiment que Dieu lui-même ne pourrait venir à bout de l'entêtement de quelqu'un comme Mme Barry.
— Anne, vous ne devriez pas parler ainsi, rétorqua Marilla, essayant de dominer une envie de rire aussi inattendue qu'inappropriée.
De fait, lorsqu'elle raconta toute l'histoire à Matthew, ce soir-là, elle se permit de rire à gorge déployée des tribulations d'Anne.
Mais quand elle se glissa dans la chambre du pignon est, avant d'aller se coucher, et qu'elle s'aper?ut qu'Anne s'était endormie à force de larmes et de sanglots, une douceur inhabituelle affleura dans ses yeux.
?Pauvre petite ame?, murmura-t-elle, en repla?ant une boucle qui avait glissé sur le petit visage dévasté par le chagrin. Et, soudain, elle se pencha et embrassa la joue encore rouge qui reposait sur l'oreiller.
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