解放军文职招聘考试Des journées mémorables
Des journées mémorables
Anne ramenait les vaches à l'étable par le Chemin des amoureux. C'était un soir de septembre ; dans le bois, de chacune des clairières et des trouées entre les arbres s'échappait l'éclat vermeil du soleil couchant. ?à et là, des éclaboussures de lumière inondaient le chemin, déjà noyé dans l'ombre des érables. Sous les sapins, le pourpre clair du crépuscule s'insinuait déjà, comme des taches d'un vin léger. Tout en haut des sapins, on entendait le vent du soir entonner cet air merveilleusement doux auquel nul autre sur terre ne peut être comparé.
Les vaches, elles, se dandinaient sans se presser dans le chemin, et Anne les suivait, tout en rêvant et en se répétant les vers de la bataille dans Marmion de Walter Scott. Ce texte-là aussi faisait partie des lectures de leur cours d'anglais l'hiver précédent, et Mlle Stacy les avait obligés à l'apprendre par c?ur; Anne était enflammée par le mouvement impétueux de ces vers, semblable à des formations de bataille, par le mouvement des images qui s'entrechoquaient comme des lances. Lorsqu'elle en arriva aux vers qui disaient
Lances à la main, ils tenaient encore, ces guerriers indomptables à la lisière des bois, obscurs, impénétrables
elle dut s'arrêter, comme en extase, fermant les yeux pour mieux se transporter en imagination au milieu de ces êtres héro?ques. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ce fut pour voir Diana franchir la barrière qui conduisait au champ des Barry. Elle arborait un air si distingué qu'Anne se douta immédiatement qu'il se passait quelque chose d'important. Mais, même si elle voulait conna?tre la nouvelle, elle se contraignit à ne pas laisser para?tre sa vive curiosité.
— Les couleurs mauves de cette belle soirée ne semblent-elles pas irréelles, Diana ? Je suis si heureuse d'être sur terre. Le matin, je crois toujours que les matinées constituent le moment le plus agréable de la journée, mais lorsque vient le soir, c'est le moment que je préfère.
— C'est une très belle soirée, c'est vrai, répondit Diana, mais si tu savais, Anne, les nouvelles que j'apporte ! Devine ! Je te le donne en mille.
— Charlotte Gillis se marie à l'église, en fin de compte, et Mme Allan veut qu'on s'occupe de la décoration, fut la première proposition.
— Non. Le fiancé de Charlotte ne serait pas d'accord, vu que personne, jusqu'ici, ne s'est marié à l'église, et selon lui, ?a ressemblerait trop à des funérailles. Trouve autre chose.
— La mère de Jane va l'autoriser à organiser une réception pour son anniversaire ?
Diana fit non de la tête. Ses yeux noirs pétillaient de malice.
— Je n'arrive pas à imaginer, fit Anne, toute désemparée, à moins que Moody Spurgeon MacPherson ne t'ait raccompagnée hier soir, après la prière. C'est ?a ?
— J'espère bien que non, s'écria Diana, indignée. Et je ne m'en vanterais pas, si c'était le cas ! Quel individu horrible ! Je savais bien que tu ne devinerais pas. Ma mère a re?u aujourd'hui une lettre de tante Joséphine qui souhaite que nous lui rendions visite, mardi prochain, et que nous restions quelques jours chez elle pour voir l'exposition. Et voilà !
— Oh, Diana, émit Anne, avec un filet de voix, est-ce bien vrai ?
Elle se sentait si faible, tout à coup, qu'elle dut s'adosser à un érable.
— J'ai bien peur que Marilla ne me permette pas d'y aller. Elle va encore dire qu'elle refuse d'encourager les couraillages. Elle a déjà utilisé cet argument-là la semaine passée, lorsque Jane m'a invitée à assister au concert américain à l'h?tel de White Sands, avec sa famille, dans leur boghei à deux sièges. Je voulais y aller, bien s?r, mais Marilla prétendait qu'il valait mieux pour moi rester à la maison à apprendre mes le?ons et que Jane serait bien inspirée de faire la même chose. Quelle déception, Diana! J'avais tant de peine que je n'ai même pas pu formuler une prière convenable avant de me coucher. Mais j'en ai éprouvé tant de remords que je me suis levée en pleine nuit pour la faire.
— Tu sais quoi ? demanda Diana. C'est ma mère qui demandera à Marilla. Comme ?a, il y a de bonnes chances qu'elle te laisse y aller; et, si tu viens, on s'amusera comme jamais! Je n'ai jamais été à une exposition, et c'est si pénible d'avoir à écouter les vantardises des autres filles qui y sont allées! Jane et Ruby s'y sont rendues deux fois et elles y retournent cette année.
— Je refuse d'y penser, tant que je ne saurai pas si je peux y aller ou non, déclara Anne sans hésiter. Si je commence à y penser et que je doive me résoudre par la suite à ne pas y aller, ce sera une déception insupportable. Par contre, si j'y vais pour de bon, il y a des chances que mon nouveau manteau soit prêt à ce moment-là. Marilla estimait que je n'avais pas besoin d'un nouveau manteau.
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