Diana et moi, nous songeons de plus en plus sérieusement à nous jurer l'une à l'autre de ne jamais nous marier, de devenir de charmantes vieilles filles et de vivre toujours ensemble. Diana n'est pas entièrement décidée, cependant, parce qu'elle croit qu'épouser un jeune homme de mauvaise réputation, fougueux et rebelle, et le ramener à un comportement acceptable, constituerait une tache encore plus noble.
Nous discutons beaucoup de sujets sérieux, Diana et moi, à présent. Nous avons l'impression, vois-tu, d'être tellement plus agées qu'avant, qu'il nous devient impossible de nous attarder à de petites histoires puériles. C'est tellement important, Marilla, d'avoir presque quatorze ans. Mercredi dernier, Mlle Stacy nous a emmenées au bord du ruisseau, toutes les filles de notre age, et elle a prononcé un petit discours à ce propos. Elle a insisté sur le fait qu'il nous fallait bien surveiller les habitudes que nous étions en train de prendre, et les principes de vie que nous adoptions, car, arrivées à vingt ans, notre caractère serait définitivement formé et servirait de fondement au reste de notre vie.
Elle a ajouté que, si le fondement était instable, nous ne pourrions plus jamais rien construire de solide et de durable. En revenant de l'école, nous en avons discuté, Diana et moi. Nous nous sentions extrêmement préoccupées, Marilla. Et nous avons décidé de faire particulièrement attention à ne prendre que des habitudes convenables, de nous montrer aussi raisonnables que possible, afin que nos caractères soient impeccablement formés à vingt ans. Que c'est effrayant de penser qu'on aura un jour vingt ans, Marilla ! Cela sonne terriblement vieux et lointain... Mais pourquoi Mlle Stacy est-elle venue ici cet après-midi ?
— C'est ce que j'essaie de te dire, Anne, si tu consens à me laisser placer un mot. Elle est venue parler de toi.
— Oh, mais je sais parfaitement de quoi elle t'a parlé. J'avais l'intention de t'en informer, Marilla, je le jure, mais j'ai oublié. Mlle Stacy m'a surprise en train de lire Ben Hur en classe, hier après-midi, au moment où j'aurais d? être en train d'étudier mon histoire du Canada. C'est Jane Andrews qui me l'avait prêté. J'en avais lu des chapitres pendant l'heure du d?ner et j'étais arrivée à l'épisode de la course de chars au moment où l'école a recommencé. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps, j'étais trop impatiente de savoir comment cette course allait finir, même s'il me semblait évident que Ben Hur devait gagner, sinon ?a n'aurait pas été juste; j'ai donc ouvert mon livre d'histoire devant moi et j'ai glissé Ben Hur contre le pupitre, en le coin?ant du genou.
On aurait juré que j'étais en train d'étudier l'histoire du Canada, tu sais, alors qu'en réalité, j'étais plongée avec délectation dans la suite des aventures de Ben Hur. C'était si passionnant que je n'ai pas entendu Mlle Stacy s'approcher et je ne me suis aper?ue de sa présence que lorsqu'elle s'est trouvée juste devant moi, me considérant avec un air de reproche. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eu honte, Marilla, surtout quand j'ai entendu Josie Pye pouffer de rire. Mlle Stacy m'a enlevé Ben Hur, mais sans dire un mot. Elle m'a fait rester pendant la récréation pour me parler.
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