解放军文职招聘考试L'hiver qui suivit
L'hiver qui suivit cette rentrée-là, Anne fut obsédée, sans arrêt, même le dimanche après-midi, par cette hypothèse horrible. Elle n'arrivait plus à réfléchir à autre chose, même à de grandes questions morales ou théologiques. Elle n'échappait à son obsession que durant son sommeil, mais, là encore, il lui arrivait de faire des cauchemars : elle se voyait, désespérée, cherchant en vain à lire son nom sur les listes d'élèves re?us à l'examen d'entrée ; tout en haut, en grosses lettres, était affiché celui de Gilbert Blythe, mais le sien... le sien ne s'y trouvait pas !
Ce fut, malgré tout, un hiver qui passa vite comme d'un coup d'aile, mille activités diverses ne laissant guère prise à l'ennui. Les travaux scolaires étaient aussi captivants qu'avant, les rivalités en classe aussi prenantes. Sous les yeux d'Anne, admirative et passionnée, de nouveaux mondes, domaines encore inexplorés, connaissances toutes neuves, ouvraient des brèches à ses pensées, à ses désirs, à ses ambitions :
Ils surgissaient colline sur colline, Alpe sur Alpe.
Tout ceci était d? en grande partie à la méthode de Mlle Stacy : prudente, attentive, ouverte, elle amenait ses élèves à réfléchir par eux-mêmes, à tenter leurs propres expériences, à esquisser leurs propres découvertes ; elle les encourageait à sortir des sentiers battus à tel point que Mme Lynde et les administrateurs de l'école en furent scandalisés, eux qui se méfiaient par principe de tout changement apporté aux méthodes établies.
Anne, outre ses études, put mener une vie sociale plus active : Marilla, que l'ordonnance du docteur de Spencervale avait profondément marquée, ne s'opposait plus à ce qu'elle sort?t de temps en temps. La Société des débats, en plein essor, présenta plusieurs spectacles ; deux ou trois d'entre eux prirent des allures de soirées pour grandes personnes ; il y eut aussi des courses en tra?neau et quantité de balades en patins sur les lacs gelés.
Durant ce temps, Anne grandissait. Elle poussait si vite, en fait, qu'un beau jour Marilla, stupéfaite, constata, tandis qu'elles se trouvaient c?te à c?te, qu'Anne était désormais plus grande qu'elle !
— Mon Dieu, Anne, que tu as grandi ! soupira-t-elle, sans trop y croire.
Marilla regrettait, étrangement, ces pouces supplémentaires. D'une certaine manière, l'enfant qu'elle avait appris à aimer avait disparu ; et voilà que surgissait à sa place cette grande fille de quinze ans, l'air réfléchi, les traits posés, l'allure fière. Cette jeune fille-là, Marilla l'aimait autant qu'elle avait aimé l'enfant, mais, en son for intérieur, elle en éprouvait un étrange et douloureux sentiment de perte. Ce soir-là, quand Anne fut partie avec Diana à la réunion de prière, Marilla, seule dans le crépuscule hivernal, s'assit et se laissa aller à la faiblesse de pleurer. Matthew, qui rentrait, la lanterne à la main, la surprit ainsi et en fut si bouleversé que Marilla se prit à rire à travers ses larmes.
— C'est à Anne que je pensais, expliqua Marilla. Elle est devenue une vraie jeune fille; l'hiver prochain, elle ne sera probablement plus avec nous. Elle me manquera terriblement.
— Mais elle pourra revenir ici souvent, hasarda Matthew pour la réconforter.
Pour lui, Anne était toujours, et resterait toujours, cette petite fille si vive qu'il avait ramenée de Bright River un certain soir de juin, quatre ans plus t?t.
— D'ici là, la ligne de chemin de fer de Carmody sera prête à entrer en service.
— Mais ce ne sera pas la même chose que de l'avoir ici, près de nous, tout le temps ! exhala Marilla avec un soupir lugubre, bien décidée à ne pas se faire priver du chagrin auquel elle s'était autorisée à donner libre cours. Voilà bien les hommes : incapables de comprendre !
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